#NEC2022 : la formation CIARA, pour un numérique plus inclusif et accessible
Le 28 et 29 septembre, nous avons participé à la 5ème édition de Numérique en Commun[s] ! Nicolas Pierret, directeur du développement de Créative Handicap, y a pitché la formation CIARA, notre formation aux métiers de la création numérique, pour des jeunes porteur·euses de handicaps et / ou en rupture scolaire.
Le constat
Savez-vous qu’aujourd’hui, seulement 50% des jeunes autistes sont repérés par les établissements éducatifs comme l’Éducation Nationale ou les établissements spécialisés ?
Où sont les autres ?
De plus, ce constat, il est le même pour les autres catégories de handicap, mais aussi pour les décrocheurs scolaires.
Que font-ils ?
Enfin, très peu de formations d’insertion sont accessibles à tous et prennent en compte les spécificités de chacun, ou même, donnent des métiers qui ont du sens.
La preuve : beaucoup de formations en insertion, actuellement, ne trouvent plus de candidats malgré énormément de jobs dans les entreprises.
Sur ces constats, Créative Handicap a été créée en 2004, à Nanterre, à côté de Paris, pour accompagner l’inclusion socio-professionnelle des personnes en situation de handicap, mais aussi les décrocheurs scolaires au travers de l’enseignement des pratiques artistiques.
Après des années, l’association a progressivement intégré les outils numériques pour proposer aujourd’hui la formation CIARA.
Qu’est-ce que la formation CIARA ?
C’est une formation gratuite aux métiers de la création numérique, à destination des personnes en situation de handicap et décrocheurs scolaires, sur les métiers de la création numérique.
Les jeunes vont s’orienter vers les métiers du jeu vidéo, du serious game ou du design 2D / 3D.
Pourquoi cette formation ?
Parce que tous les jeunes avec des gros potentiels créatifs, que nous avions orienté par le passé vers des établissements publics ou même privés, ont tous été rejetés.
Pourquoi ?
Parce qu’il n’y avait pas de formation adaptée à leurs besoins.
Pourquoi gratuit ?
Parce que dans le privé, c’est soit très cher, soit non accessible pour les personnes en difficulté.
Comment la finance-t-on ?
On la finance grâce à un montage financier entre le public et le privé, avec notamment la Banque des Territoires que l’on remercie.
On a construit des outils pédagogiques en accessibilité universelle qui décortiquent les procédures d’apprentissage, qui prend en compte le rythme d’acquisition des compétences de chacun des apprenants.
Qu’est-ce que l’accessibilité universelle ?
Ce sont des tutos vocalisés, des fiches en FALC (Facile À Lire et à Comprendre), avec des gros caractères, et c’est l’hybridation de la formation : en présentiel et en distanciel, pour s’adapter à toutes les mobilités. Grâce au numérique, on peut le faire.
Comment se passe la formation ?
Elle est en deux ans, avec aujourd’hui une troisième année en expérimentation.
La première année est un tronc commun de prise en main des différents logiciels de création numérique comme Unity, Blender, la suite Adobe….
On a ensuite une deuxième année de spécialisation :
- soit vers la création 2D / 3D ;
- soit vers la technologie, donc la programmation visuelle, la réalité augmentée ou virtuelle.
Enfin, la 3e année est une année d’immersion dans le monde professionnel. Nous avons beaucoup de partenaires entreprises autour de la création numérique : des organismes de formation qui font des serious game, des studios de jeux vidéo ou des agences de communication.
L’avenir de la formation
On aimerait essaimer la formation partout sur le territoire. Aujourd’hui on est à Nanterre, mais on a une longue liste d’attente. Si vous souhaitez porter cette formation dans d’autres villes, contactez-nous !
Après avoir formé ces jeunes, ils doivent rentrer sur le monde du travail.
Malgré notre accompagnement, à l’issue de la formation, on est bien loin du plein emploi pour les personnes avec des besoins spécifiques.
Nous avons donc décidé de monter une entreprise, pour faire travailler nos apprenants, et démontrer leurs talents mis de côté.
On propose des prestations pour réaliser des serious game, produire des jeux vidéo, etc.
Enfin, on a voulu mettre en lumière leurs compétences au travers de différents projets, en particulier le développement de jeux vidéos éducatifs et serious game, sur des thématiques d’intérêt général comme celui de l’éducation à la vie intime et sexuelle. C’est notre plateforme digitale qu’on appelle Sous Les DRAPS, qui utilise tous les outils de la création numérique comme la modélisation 3D, l’impression 3D anatomique pour le toucher, les serious game, les applications web de tous supports numériques : ordinateurs, tablettes, smartphones… On a reçu quelques prix et on espère pouvoir developper cette plateforme et la mettre à disposition de l’Éducation Nationale.
Maintenant, on a tous les supports numériques pour developper n’importe quel type de jeu éducatif d’intérêt général comme l’éducation civique et politique, l’éducation à la santé, la transition écologique, etc.